Un atelier sur les enquêtes et les poursuites dans les affaires de trafic de migrants et de cybercrimes transfrontaliers organisé en partenariat entre l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, a débuté lundi à Nouakchott .
Dans son discours d’ouverture de l’atelier, le Commissaire adjoint aux Droits de l’homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la société civile, M. Rassoul Ould El Khal a souligné qu’en application des hautes directives du Président de la République, SEM. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, visant à faire face à la traite des personnes , le Gouvernement du Premier ministre SEM. Mokhtar Ould Djay, a pris d’importantes mesures aux niveaux juridique et institutionnel, dont on peut citer :
-L’adoption de la Loi n° 018/2020 relative à la lutte contre le trafic de migrants illégaux
-La création de l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants
- La mise en place d’un mécanisme national de référencement des victimes de la traite des personnes et du trafic de migrants,
- La création d’un bureau central de répression du trafic de migrants et de la traite des personnes , relevant de la Direction générale de la sureté nationale.
- La création d’un tribunal spécialisé pour lutter contre l’esclavage, la traite des personnes et le trafic de migrants.
- La mise en place d’un numéro vert gratuit 1916 pour signaler les cas de traite des personnes et du trafic de migrants.
Le Commissaire adjoint a ajouté que le phénomène du trafic de migrants et les violations qui en découlent constituent une source croissante de préoccupations pour les pays, ce qui rend nécessaire la prise de mesures immédiates pour l’éliminer.
Il a rappelé que l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants a lancé récemment une grande campagne médiatique contre le trafic de migrants dans la wilaya de Dakhlet Nouadhibou, ciblant les acteurs clés dont les juges, les officiers de police judiciaire et la société civile. Cette campagne a donné lieu à la création d’un réseau de journalistes spécialisés dans les questions de trafic de migrants. La campagne visait également à sensibiliser les travailleurs du Port de Nouadhibou et a apporté une aide aux victimes du trafic de migrants.
De son côté, la représentante de la Représentante du Système des Nations Unies en Mauritanie, Mme Aurelie Fabry, a salué la coopération fructueuse liant la Mauritanie et son organisation dans divers domaines, notant que cet atelier s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière, à travers l’encadrement et la formation de diverses organisations œuvrant dans le domaine, ainsi que le renforcement des capacités et de la coopération régionale.
Elle a ajouté que le trafic des migrants constitue un défi majeur en Afrique de l’Ouest et du Nord, en particulier en Mauritanie, au Sénégal et au Maroc, considérés comme des points stratégiques de transit.
Le chef de l’équipe gouvernance de l’Union Européenne en Mauritanie, M. Pierre Bezis, a exprimé la disponibilité pour lutter contre les cybercrimes et les auteurs du trafic des migrants.
Il a souligné que l’Union Européenne et la Mauritanie ont signé, en mars 2024, un partenariat dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine, aux termes duquel l’accent sera mis sur toutes les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Nord.
A son tour, le Consul Général des Pays-Bas dans notre pays, SEM Nabil Hajjar, a expliqué que le projet régional mis en place au Sénégal en 2016, et étendu la Mauritanie en 2023, et à tous les pays d’ici 2028, aura des résultats importants, en termes de protection des migrants ainsi que de renforcement des capacités nationales en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants.
Il a ajouté que ce projet vise, entre autres, à renforcer la coopération internationale afin d’assurer le succès des mesures prises en tenant compte du caractère transfrontalier du phénomène .
Il convient de noter que cet atelier qui dure trois jours, vise à renforcer les capacités des praticiens du droit pénal, notamment les procureurs et les juges, en Mauritanie, au Sénégal et au Maroc, à mener des enquêtes précises et efficaces sur les affaires liées à la traite des personnes et au trafic de migrants ainsi qu’ à renforcer la coopération régionale et à coordonner les efforts entre les pays pour lutter plus efficacement contre les crimes transfrontaliers.
L’atelier s’inscrit également dans le cadre de l’échange d’expertises, de bonnes pratiques , d’informations, de renseignement, et de la mise à profit des stratégies et programmes des pays participants.
L’ouverture s’est déroulée en présence de M. Ahmed Salem Ould Khtour, chargé de mission au Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, de la Directrice adjointe de l’Instance Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes et le Trafic de Migrants, Mme Toutou Mint Yarg, de la représentante de la Représentante du Système des Nations Unies en Mauritanie, du Consul du Royaume des Pays-Bas en Mauritanie, du Chef de l’équipe de Gouvernance de l’Union Européenne, d’un représentant de l’Ambassade du Maroc et des représentants des départements concernés.