Le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, SEM. Sid Ahmed Ould Bennane, a prononcé aujourd’hui, lundi, le discours de la Mauritanie devant la 58ème session du Conseil des droits de l’homme, qui se tient à Genève (Suisse).
M. le Commissaire a souligné dans ce discours que la situation des droits de l’Homme en Mauritanie a connu de grandes avancées au cours de l’année écoulée, qui ont renforcé les acquis nationaux en matière d’édification de l’Etat de droit et des institutions et de consolidation des valeurs de démocratie, de droits et de libertés . Il a souligné la mise œuvre la Stratégie nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (2024-2028, la première du genre dans le pays, ainsi que l’évolution significative du cadre juridique avec la promulgation de la Loi 039-2024 portant création de la Cour spécialisée de lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et le trafic de migrants, qui a élargi le champ de compétence de la Cour et rapproché la justice pénale des citoyens et des victimes en particulier, en plus de ses dispositions relatives à l’immigration, qui ont comblé une lacune juridique qui existait dans le système juridique national pour lutter contre le trafic de migrants.
M. le Commissaire a ajouté que dans le cadre de la promotion des droits économiques et sociaux, le Gouvernement a poursuivi la mise des programmes sociaux, pour promouvoir et développer les secteurs de la santé et de l’éducation.
Il a indiqué qu’en matière d’éducation, le Gouvernement poursuit, pour la troisième année, la mise en œuvre du projet de l’École républicaine, qui vise à consolider l’équité et l’égalité et que grâce aux efforts déployés à cet effet, le taux net de scolarisation dans le primaire a atteint 81% et le taux de rétention 83 %.
En matière de services de santé, M. le Commissaire a précisé que les efforts du Gouvernement ont permis d’atteindre un taux d’accès aux services de santé de près de 80% en 2024.
M. le Commissaire a souligné qu’au cours de l’année écoulée, la Mauritanie a œuvré à renforcer son interaction positive avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme et à renforcer la présence de experts nationaux au sein des organes de traités. Dans ce cadre, notre pays a été élue membre du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies et les rapports périodiques et de suivi ont été soumis devant le Comité des droits économiques et sociaux des Nations Unies et le Comité africain d’experts des droits et du bien-être de l’enfant et le pays recevra la visite du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants à la fin de cette année.
Et afin d’assurer un suivi précis de la mise en œuvre des recommandations émises à notre pays par divers mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme, M. le Commissaire a précisé que son département a lancé une base de données électronique pour un suivi précis des recommandations émises à notre pays.
M. Commissaire a souligné l’importance de la question palestinienne, indiquant qu’ il est impossible de parler de l’état des droits de l’homme dans le monde sans évoquer les souffrances du peuple palestinien frère dans la bande de Gaza. Cette souffrance a dépassé toutes les limites. Les scènes de destruction massive laissées par l’agression et les dizaines de milliers de personnes déplacées, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont la preuve irréfutable de l’incapacité de la communauté internationale à assumer ses responsabilités.
C’est pourquoi, il incombe aujourd’hui plus que jamais, à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour maintenir le cessez-le-feu, acheminer l’aide humanitaire nécessaire et soutenir les efforts de secours et de reconstruction, afin de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien frère et d’ouvrir des perspectives pour une solution juste qui garantisse l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.
La communauté internationale a-t-il ajouté, doit rejeter la politique du deux poids deux mesures dans ses relations avec les pays, afin de ne pas perdre sa crédibilité et la confiance dans ses slogans et ses principes, et afin que le caractère sacré de la dignité humaine et des droits de l’homme ne varie pas selon l’appartenance.