Notre pays a commémoré lundi 6 mars la journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes sous le slogan «la lutte contre les pratiques esclavagistes : une responsabilité de tous» .
Le Commissaire adjoint aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile M. Rassoul Ould El Khal a indiqué dans son mot d’ouverture de la cérémonie que cette journée ’’traduit clairement la détermination et la volonté des hautes autorités du pays à redoubler les efforts visant à lutter contre le phénomène inhumain et dégradant de l’esclavage’’ .
Il a précisé que cette volonté apparait à travers la promulgation de la loi 031-2015 incriminant l’esclavage et criminalisant les pratiques esclavagistes qui a constitué un tournant décisif et un changement radical qui reflète le sérieux de la démarche menée par l’Etat mauritanien pour éradiquer toutes les formes d’exploitation de l’homme par l’homme , et d’affronter avec fermeté et par la force de la loi, tous ceux qui pensent pouvoir commettre ces pratiques criminelles sans être poursuivis devant les tribunaux pour écoper des peines prévues par la loi .
M. le Commissaire adjoint a ajouté que la documentation et de suivi des deux cas découverts de F’dérick au Tiris Zemmour ainsi que le traitement qui leur a été réservé par autorités sécuritaires et judiciaires, constitue une preuve saillante de cette volonté des autorités publiques de réprimer tout acte visant à transgresser les lois en la matière.
Il a ajouté que l’arsenal juridique national a été renforcé par la loi 017-2020 relative à la prévention et l’incrimination de la traite des personnes et la protection des victimes, dans le but d’empêcher toutes les formes d’exploitation desquelles les personnes pourront être victimes, notamment, les femmes et les enfants. Cette loi, a-t- il poursuivi, a permis de créer une Instance Nationale au sein du Département , chargée de la lutte contre la traite des personnes et la protection des victimes, y compris les victimes des pratiques esclavagistes, en plus, de la prise en charge celles-ci.
M. le Commissaire Adjoint a souligné que le Commissariat aux Droits de l’Homme à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, conscient de l’intérêt de promouvoir la culture des droits , a œuvré en collaboration avec les partenaires à l’organisation de séries d’ateliers et de campagnes de sensibilisation avec pour objectif d’élargir le sphère de la prise de conscience des dangers des pratiques esclavagistes parmi les populations , pour arriver à les éliminer définitivement, conformément à la volonté sincère de son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et aux engagements que le Gouvernement de Son Excellence le Premier Ministre , Monsieur Mohamed Bilal Messoud, s’attelle à mettre en œuvre .
A la fin de son allocution, le Commissaire Adjoint a appelé les organisations de la société civile et tous ceux qui s’intéressent aux questions des droits de s’impliquer dans l’effort national dont le but est de combattre les pratiques esclavagistes et l’éradication totale de toutes les formes de l’exploitation de l’homme par l’homme dans le respect des dispositions prévues par les traités et accords internationaux relatifs aux Droits de l’Homme ratifiés par notre pays et l’arsenal juridique national y afférent.
Le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, M. Djibo Hamadou a précisé dans son allocution à cette occasion que la Mauritanie a reçu dans des périodes distinctes deux rapporteurs spéciaux chargés de l’esclavage et adopté des lois incriminant ce phénomène.
Etaient présents à la cérémonie de commémoration, le Secrétaire Général du Ministère de la Justice , M. Mohamed Ould Ahmed Ould Aida, le Maire de la commune de Tevragh Zeina, le représentant de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des représentants de plusieurs départements en plus des présidents d’associations de défense des droits de l’homme actives dans le domaine .